Les RPS, pas d'ça chez nous ?!

Les RPS, pas d'ça chez nous ?!
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Fin janvier j'ai suivi une formation

d'une qualité incroyable je dois bien le dire, sur les RPS pour les professionnels de la Santé.

2 jours de rappels sur ce que le travail représente dans la construction et l'ancrage de l'identité ; le sentiment d'appartenance, mais aussi l'estime de soi.
2 jours de rappels sur le fait que le BO et la souffrance au travail ne sont pas le fruit d'une défaillance individuelle -ni psychologique- mais bien d'un système organisationnel inadapté et donc pathogène.

2 jours où stupéfaction et indignation se sont mêlées , suivies d'une grande tristesse et d'un sentiment de gâchis... Oui, nous voilà réduits progressivement à notre fonction ; nous sommes interchangeables et remplaçables, notre expertise est édulcorée.

Les sentiments d'utilité et de beauté sont à présent inexistants alors que ce sont eux qui ont si souvent été le terreau de notre vocation.

PAF. Coup de massue. Tout ça, c'est pas du bla-bla :

J'ai entendu des témoignages, partagé des expériences avec des collègues et amies, de la famille (chez nous ont est dans la Santé de mères en fils et d'Oncles en cousines !)...et j'entends et ressens toujours la même chose : des êtres humains au coeur incroyable, qui ont de belles aspirations et tellement peu les moyens de les vivre. Des personnes qui naviguent entre sauveur et imposteur ; qui ont le sentiment de ne jamais en faire assez. Si ça merde, c'est de leur faute ; elles auraient pu, dû, faire autrement...

Ouah...je pleure. Souvent ce sont des hospitaliers. Mais pas que.


Et je m'étonne d'ailleurs qu'il n'ait pas été fait mention des libéraux pendant cette formation pourtant exhaustive, qui balayait et évoquait sans fard des réalités fort peu reluisantes. Pourtant en relisant la liste des 6 facteurs principaux des risques psychosociaux, moi qui suis en libéral et ne connais l'Institution qu'à travers le filtre de mes proches, tout cela m'a sauté à la figure...

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Puisqu'il faut rentrer dans des cases ...

Si on évoque ces RPS et que les entreprises (dont l'hôpital fait désormais partie, ce n'est plus à démontrer...) ont des obligations d'évaluation et de prévention, les libéraux sont vraiment le parent pauvre du processus.


Et puisqu'il faut rentrer dans des cases, eh bien je peux affirmer qu'en libéral nous les cochons toutes, ajoutant à cela l'extrême solitude dans laquelle nous pouvons nous trouver...

Cela ne nous aide pas à nous voir avec réalisme ; c'est difficile de se voir "en danger" potentiel. En en parlant on prend le risque de se prendre un "de quoi tu te plains, tu organises ton planning comme tu veux" ou autres sentences pleine de l'empathie dont on aurait pourtant tellement besoin pour oser se déposer davantage...

Alors alors alors...on a le droit de sortir 5 minutes des caricatures du boss libidineux ou du collègue tyrannique. Tant les collègues hospitalières que celles qui exercent en libéral. On n'est pas obligées de faire le concours de celle qui douille le plus, on n'est pas obligées de serrer les dents encore, et ce n'est pas un échec de se dire qu'on ne tient plus comme ça, dans ces conditions.

Que ce soit un chemin de reconversion ou d'évolution pro, de supervision ou d'accompagnement, on a aujourd'hui beaucoup d'outils et de personnes chouettes sur notre chemin...permettons-nous de lâcher 5 minutes l'image de la parfaite soignante en plastique, qui finira crâmée de ne s'être jamais écoutée !...

Allez, puisqu'on n'est pas à une injonction paradoxale près : soyons des héroïnes... Faisons-nous accompagner, aider, prenons soin de ce que nous avons de plus précieux ! Amen !