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CE QUI EST PRIMORDIAL, C'EST LA PRÉSENCE HUMAINE
Je voudrais commencer par ce que j'ai de plus important à vous dire : l'essence du travail thérapeutique avec une autre personne consiste à être une personne vivante et présente. Et heureusement, parce que si nous devions absolument nous montrer intelligent, ou bon, ou mûr, ou encore plein de sagesse, nous aurions probablement quelque difficulté. Mais tout cela n'est pas ce qui importe.
Ce qui importe, c'est d'être un être humain avec un autre être humain, de reconnaître en l'autre un être différent et présent là. Il en est de même pour un chat ou un oiseau, si vous voulez soigner un oiseau blessé, la première chose à considérer c'est qu'il y a là "quelqu'un", et qu'il vous faudra attendre que cette "personne", cet être présent, entre en contact avec vous.
Ainsi, lorsque je suis assis face à quelqu'un, je prends tous mes soucis et mes sentiments personnels et je les pose là, à côté de moi, pas loin, parce que peux en avoir besoin. Il se peut que j'aie besoin d'aller y voir.
Ce qui importe, c'est d'être un être humain avec un autre être humain, de reconnaître en l'autre un être différent et présent là. Il en est de même pour un chat ou un oiseau, si vous voulez soigner un oiseau blessé, la première chose à considérer c'est qu'il y a là "quelqu'un", et qu'il vous faudra attendre que cette "personne", cet être présent, entre en contact avec vous.
C'est là ce qui me paraît le plus important.
Ainsi, lorsque je suis assis face à quelqu'un, je prends tous mes soucis et mes sentiments personnels et je les pose là, à côté de moi, pas loin, parce que peux en avoir besoin. Il se peut que j'aie besoin d'aller y voir.
Puis je prends tout ce que j'ai appris - la thérapie centrée sur le client, le reflet des sentiments, la focalisation , la Gestalt, les concepts psychanalytiques et tout le reste (j'aimerais disposer de davantage de connaissances encore) -et je mets tout cela de côté, de l'autre côté, près de moi.
Alors je suis simplement présent, avec mon regard, et là il y a l'autre personne. Si celle-ci me regarde dans les yeux, elle verra peut-être mon manque d'assurance. Je devrai supporter cela ou elle ne regardera peut-être pas. Mais si elle regarde, elle verra cela. Elle verra en moi une existence un peu timide, un peu repliée sur soi et inquiète, mais j'ai appris que cela n'est pas un problème. Il n'est pas nécessaire que je me sente en sécurité sur le plan affectif, ni que je sois solidement présent. Il est seulement nécessaire que je sois présent. Je n'ai pas à avoir tel ou tel type de personnalité.
Ce qui est nécessaire au processus thérapeutique, au processus de développement, si remarquable, c'est une personne qui soit présente.
Ainsi, j'ai fini peu à peu par me convaincre que même moi, je suis capable d'être cela bien qu'il m'arrive d'en douter par moments quand je suis seul, je sais pourtant, de façon suffisamment objective, que je suis une personne.
T. GENDLIN, Université de Chicago, U.S.A (1990)