Procrastination mon amour !

Procrastination mon amour !

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Une pote qu'on voit un peu trop souvent ...

En tant que soignante, conjointe et/ou maman, cette vraie-fausse pote s'invite dans toutes les situations de notre vie et constitue bien souvent une occasion de plus de nous taper dessus !

Qu'on se le dise, en tant qu'êtres humains on aime faire les choses qui nous donnent de la joie, à partir d'un espace en nous qui aime vivre la liberté. Qu'on se le dise aussi, moi je n'ai jamais procrastiné quelque chose alors que j'avais

  • les moyens de l'accomplir
  • l'élan de le faire

Mon observation c'est donc que quand je DOIS faire quelque chose, j'en suis empêchée,

  • soit parce que je suis obligée et je ne trouve pas ou plus le sens de cette action (en ce qui me concerne, vu que je suis une acharnée du pourquoi, je suis assez malmenée par les contingences quotidiennes ! ),
  • soit parce que je n'en ai pas les moyens au moment où il conviendrait que je le fasse (d'ailleurs, qui décide de ce qui conviendrait à ma place ?...Ça c'est une autre question ! )

Perso, quand j'entends un reproche, quand je me mets en obligation de faire les choses,  je me recroqueville, je me sens limite rabougrie, comme "rétrécie".

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Le fait de me dire "bouge-toi feignasse", je dois dire que ça aggrave les choses...

Or si je procrastine, c'est pas que je n'ai pas de talents ou que je suis flemmaarde, c'est parce que ce que j'ai à faire manque de SENS ! Cette part de nous a besoin d'être entendue ; elle est en colère et a besoin de se sentir accueillie. Oui, elle a bien les boules, et c'est important que ce soit reconnu.

 

À mon sens, et c'est ce que j'ai appris à expérimenter, c'est important de revenir à la source...Comme toujours tu me diras, je n'ai pas inventé la matière première hein !

Mais tu vas voir, ça change complètement l'énergie avec laquelle on aborde ce "crapaud" (ça c'est une référence à "eat that frog", que je t'invite à lire, même si je suis pas d'accord avec tout ).

Je m'explique ; revenir à la Source, c'est retrouver les aspirations, les rêves, ou les besoins nourris par cette action, le but ultime qu'elle satisfait. Alors on retrouve et on peut se reconnecter à la Motivation, le moteur, ce qui permet de se mettre en mouvement !

Si on n'a pas les moyens, eh bien...

Tout comme on peut pas se presser pour faire sortir un jus qui n'est pas là, on ne cherche pas à forcer quoi que ce soit, tout en gardant la confiance que les moyens nous seront donnés...

On cherche alors le PPPP (le plus petit pas possible, réaliste et respectueux de nous-même) qui nous mettra dans le contexte  dans lequel on sait que les moyens pour réaliser cette action nous seront donnés.

Voilà. Juste, on se tient prête.

Se tenir prête, c'est mettre son attention sur les possibles. C'est aussi sortir de la toute puissance et l'extrême violence contenue dans le fameux "Quand on veut on peut".

Or c'est faux ; il y a des fois où je veux vraiment, mais je n'ai pas les moyens de réaliser ce que je souhaite le plus ardemment. Et c'est bien ce fossé entre ce à quoi j'aspire (un désir d'absolu ?) et mes moyens limités qui me fait souffrir, me frustre, et souvent me désespère.

Pourtant il y a des moments où il est urgent de ne rien faire. Et c'est une manière de prendre soin de soi : se mettre à l'écoute, au service de soi, pour se mettre au service des autres sans s'épuiser.

Parce que c'est de la joie que naît l'énergie ; NOUS sommes de l'énergie ! Et quand on fait trop de choses qui ne nous donnent pas de joie, on est coupées de cette énergie, on est en surcharge.

Ça nous pèse, ça nous fatigue, et en plus on s'en veut pour ça.

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Je vais prendre un exemple très simple que nous partageons toutes :

Se lever le matin.

Vous allez me dire, "Je ne vois pas le challenge que ça représente et ce qui pourrait me faire procrastiner dans le fait de devoir me lever le matin ! "

Eh bien à y regarder de plus près, certains matins quand on se réveille, (enfin quand le réveil, ou des êtres hirsutes le font pour nous ), on est pleines d'énergie et on a de l'élan, l'envie d'attaquer la journée nous motive.

On est curieuses de ce qu'elle va nous offrir, nous permettre de vivre, d'apporter au monde. Et il y a d'autres matins où on a le coeur serré en ouvrant les paupières, en mode low battery, on se sent battue d'avance. Ça vaut le coup, avant de commencer à cogiter, à se questionner, et à se juger pour finir par se traiter de feignasse, de juste se donner quelques minutes pour écouter, sans autre intention que celle de ressentir : parfois ce sera de la peur, parfois de la tristesse, qu'importe ! Ça vaut la peine de "rester avec".

De prendre le temps de chérir ces émotions qui nous renseignent avec tant de justesse sur ce qu'on voudrait vivre et qu'on ne parvient pas "encore" à vivre. Cela permet aussi de rassurer ces parts inquiètes, qui ont peur de ne pas "y" arriver. Et le deuxième effet kiss cool ( j'ai pas pu m'empêcher de te mettre le lien...) permet de s'engager dans le temps d'après sans se faire la violence du coup de pied aux fesses, dans plus de détente, réaliste, humble et consciente de ce qui n'est pas faisable "pour le moment", pour vivre nos journées avec davantage de joie...le reste attendra !