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Ouh là ! Pas de panique, on se détend !

Je ne compte pas parler de ce que je ne connais pas !

Je veux te parler d'une expérience originale, celle de faire dialoguer tes parties intimes !

Là je sens bien que je suis en train de te perdre...

Bon, en réalité je voulais évoquer avec toi tes parts intérieures.

Nous sommes en effet constituées de nombreuses parts un peu comme des personnes d'une même famille, qui ont chacune leurs besoins et parfois disons-le, cela fait un joyeux bordel (pas toujours joyeux d'ailleurs hein ! )

Et ces parts en apparence opposées, ont souvent quelque chose à nous dire ou à nous expliquer au sujet de nos doutes, nos procrastinations, ce qui se vit d'important pour nous.
Quand la part de nous "jugeante" s'y met, c'est la double peine...
Mais si…
Tu sais bien : c’est quand par exemple tu as envie de perdre du poids parce que tu SAIS que c’est bon pour toi mais que tu "ne peux pas t'empêcher" de piquer dans les M&Ms de tes nains.

Quand tu sais que tu as besoin de te reposer, que tu SAIS que tu n'es pas en état pour faire un travail de qualité et que tu continues pourtant à travailler comme une tarée...

Ou quand tu loupes un rendez-vous alors que tu SAIS que c'est hyper important.

Je t'en proposerais bien davantage, un petit dernier pour la route, mais je pense que tu n'as plus besoin que je te fasse un dessin là...

Alors que se passe-t-il?

Comment faire alors pour rétablir un peu de paix au sein de ce qui peut apparaître comme un dialogue discontinu, une foule de récriminations, la foire d'empoigne intérieure ?!

Souvent ces parts luttent pour avoir le lead  ; en ce qui me concerne je les visualise souvent comme 2 boxeuses qui se tapent dessus sur le ring de mon théâtre intérieur, pour savoir qui aura le dernier mot.
Généralement celle qui crie fort et violemment est celle qui a le plus besoin d'attention de ma part, celle qui vit une intensité intolérable et qui a besoin que je lui donne beaucoup d'empathie, comme à un enfant qui vivrait une grande injustice.

On peut facilement la museler en adoptant des stratégies de défense, de fuite...

Et c'est dommage, parce qu'on peut expérimenter une réconciliation, ou en tous cas une "cohabitation pacifique" quand chacune de ces parts a été entendue et accueillie, pas forcément satisfaite  dailleurs !

La clé ? Raisonner en "et" et pas en "ou" !
 
Une fois ce noeud desserré il est très probable que de nouvelles parties s'invitent à la danse : chez moi c'est souvent la partie spirituelle qui me claque un gros jugement du genre "Ma pauvre fille, au point où tu en es, tu te bats toujours avec ce genre de problématiques tellement triviales" ou alors "C'est incroyable ; après tout ce temps tu n'as toujours aucune maîtrise"...

De mon point de vue, elle gueule pour avoir mon attention, et elle est très en colère de ne pas avoir les moyens de vivre ses aspirations :  elle me tape dessus de ne pas être en capacité de vivre cette harmonie.

Je me souviens qu'un matin il n'y a pas si longtemps, les yeux encore rougis de manque de sommeil, plutôt que de lui taper dessus à mon tour et après l'avoir écoutée j'ai décidé de m'adresser à elle :
"Toi aussi tu as le droit d'être là. Je sais bien que tu cries fort parce que tu as toujours appris comme ça et parce que tu as peur que je t'oublie. Tu es là pour protéger une partie de moi vulnérable. Je te promets que je vais prendre le temps de t'écouter sans que tu aies besoin de hurler pour te faire entendre, comme le capitaine d'un bateau qui aurait perdu le nord. Quand tu hurles je sais qu'il y a urgence : urgence à ce que je ralentisse et que je m'écoute..."
Détendue, j'ai pu à nouveau sourire à ce visage dont les traits se sont eux aussi détendus.
Je me suis souri, à moi tout entière et me suis souhaitée la bienvenue.
A cet instant précis la joie a pu émerger à nouveau. Joie d'exister, non pas "malgré moi" mais "avec" moi tout entière.
Je suis redevenue ma meilleure amie.
Ce matin là j'ai expérimenté la bienveillance, qui est l'exact inverse de la violence que l'on se fait souvent dans l'urgence, dans la précipitation et la réaction.

Tu peux à ton tour explorer ce qui se passe pour toi :

 C'est une invitation à t'observer et à repérer ces parties en "conflit" pour les faire dialoguer.

  • Identifie  deux parties qui s’expriment en toi et qui semblent en conflit.
  • Identifie ensuite leurs besoins respectifs (dans le cas de l'alimentation ça pourrait être « plaisir, détente, récompense » versus « santé, bien-être, estime de soi ».

En ayant conscience qu'il n'existe pas qu'UNE seule stratégie (ou solution) pour satisfaire ou apaiser un besoin, liste dans chacune des 2 colonnes ce qui pourrait pourtant y contribuer.

Trouve la ou les solutions qui pourraient répondre à tous les besoins (par exemple plaisir + santé et estime de soi = fruits secs ? chocolat noir ++ ?, un bain moussant ?, un massage ?)

Peut-être que tu ne vas pas trouver ; aucune importance, il n'y a rien à réussir ou à râter, juste expérimenter et c'est une bonne nouvelle :

En effet, ces fameuses parties intimes -quel que soit ce qu'elles racontent, murmurent ou vocifèrent- ont quelque chose à nous dire de nous-même, et sont autant d'invitations à nous remettre "en intimité" avec celle que nous sommes pour le meilleur et pour le pire !