Je m'explique :
En ce qui me concerne, très généralement je réponds "non, merci, je regarde"... (Comme si la nana pensait que si j'avais besoin d'aide je n'oserais pas la lui demander...ça m'éneeeeerve !)
Bref...Lorsque je pénètre dans une boutique de fringues, je sélectionne un ou deux articles, que j'essaie, et là il se passe plusieurs choses :
la personne que j'avais imaginée, projetée en portant cette étoffe, est là devant moi, dans le reflet du miroir. Ça marche. C'est efficace, et le prix est alors presque un détail. ( Mon mari n'est pas tout à fait de cet avis..;! )
A certains moments, et le plus souvent d'ailleurs, je me dis que j'ai trop de bide, pas assez de hanches, et que je ne peux pas porter ce bout de tissu, je ne suis pas faite pour cet article ...tu remarqueras hein, je me dis pas que c'est cette fringue qui ne m'est pas adaptée ! Je ME vois immédiatement comme LE problème !
Dans ces cas là je me sens flattée, mais dans le fond je sais qu'elle ne s'intéresse pas à moi mais au compteur de ses ventes.
Il y en a une, une fois, qui m'a bien captée. Qui a su saisir mon besoin de folie derrière mes apparences un peu classiques. Elle, elle a gagné ma confiance, et je me souviens d'un jour où je me sentais un peu perdue. Je lui ai alors fait une demande claire, en manque d'inspiration.
Trouvez moi 2 tenues, rhabillez moi de la tête aux pieds. Je veux des tenues qui me ressemblent, qui parlent de moi, qui ne me permettent plus de simuler, qui annoncent ma couleur !
Quand il s'agit d'un magasin de déco, je déambule, je regarde, je touche... je me laisse inspirer par les couleurs ; souvent portée par l'ambiance, je projette tel objet dans mon chez moi à moi... je me projette moi aussi dans mon décor.
Pas de besoin particulier ; il y a des boutiques dans lesquelles je n'ai pas envie de rester et j'en sors assez rapidement.
D'autres boutiques qui m'inspirent, dans lesquelles je trouve que les objets sont bien agencés, mais ça s'arrête là, je ne les projette pas chez moi, ou alors il faudrait que je refasse tout mon intérieur.
D'autres encore qui d'entrée de jeu ne me parlaient pas particulièrement, mais en y restant un peu je me laisse imprégner.
Ces histoires, c'est un peu... l'histoire de ma vie !
En effet, je ne sais que rarement de quoi j'ai besoin, ce qui me fait envie.
Il y a des gens, des initiatives, des propositions, des solutions toutes faites, qui ne me parlent pas, parce que je n'ai pas de clarté sur mes besoins.
Il y en a d'autres que j'essaie, que je teste, que je goûte.
Et maintenant que je me connais mieux , si le goût n'est pas celui que j'aime ressentir, je ne me force pas.
Certains instants, j'ai un peu plus la curiosité et l'élan de goûter davantage. Et parfois je me laisse transformer par cet inattendu. Et je m'en trouve renouvelée, revigorée.
Et puis, et puis, ...il y a les recettes que je me crée, au fil du temps.
Mes propres solutions.
En effet pour prendre soin de moi j'ai parfois besoin d'une femme de ménage.
Parfois d'une main tendue, de quelqu'un qui m'encourage ou qui y croit à ma place.
Parfois j'ai simplement besoin d'être écoutée ; que quelqu'un mesure ce que je traverse, notamment quand je me tape une traversée de désert.
De l'écoute, de la présence. Pas de conseils. Parce que la solution des autres ne me rejoint pas forcément, ne correspond pas à ma couleur.
Ou alors elle ne me rejoint pas parce que ce n'est pas le moment ; ce n'est pas mon moment.
Mais quand je me laisse le temps de déambuler dans mon théâtre intérieur, quand je laisse le temps à mes émotions de s'exprimer, à mes besoins d'émerger, alors la réponse vient comme une évidence.