Aurélie, d'orthophoniste à consultante en gérontologie

Aurélie, d'orthophoniste à consultante en gérontologie

L'action au service des aspirations

Une femme, mille casquettes ! A 38 ans, tu termines un Master en Politique publique de Santé. Qu'est ce qui t'a amenée à t'engager sur ce chemin si particulier ? "J'ai toujours voulu défendre la veuve et l'orphelin... Je voulais être juge aux affaires familiales alors j'ai commencé par un Deug en Droit. Pourtant pendant mes études j'ai vite senti que ce n'était pas un milieu qui me convenait. Maman était orthophoniste mais étrangement je ne m'étais jamais posé la question pour moi.Pourtant j'ai finalement présenté le concours pour intégrer le CFUO de Lyon dont je suis sortie diplômée en 2007. J'ai donc débuté ma carrière professionnelle en libéral, dans l’Isère. Je me suis mariée, j'ai eu 2 enfants, tout en menant mon activité en milieu rural. J'ai exercé 12 ans, tout en étanchant ma soif de connaissances par des formations en tous genres. Après un divorce peu avant mes 30 ans, et de grosses remises en question, il a fallu que je travaille davantage. Je souffrais clairement du syndrome de l'imposteur et pourtant : Mon intérêt pour les personnes âgées ainsi que mon envie d’agir davantage m’ont conduite à me former plus spécifiquement en ce sens. J'ai donc commencé un Master 2 d'expertise en gérontologie ainsi que diverses formations professionnelles spécifiques. J'ai pu ensuite mêler mes connaissances orthophoniques, mes acquis du Master ainsi que mon expérience dans le domaine de la démocratie participative pour développer une formation sur la prévention et prises en charge des dysphagies en EHPAD. Après un burn-out en 2018 j'ai finalement arrêté son activité d’orthophonie en 2019 pour me lancer en tant que formatrice et consultante en gérontologie. Moi qui aime tant écrire, j'ai écrit un livre blanc  pour aider les EHPAD à rentrer dans la transition écologique. Avec un peu de recul comment parlerais-tu de cette période ? Je pense que ce Burn out est arrivé à un moment où je vivais une intensité émotionnelle qui m'a submergée : trop de choses sur le feu, une espèce d'urgence à aller au bout des projets initiés, et une forte pression que je me mettais toute seule. Un matin je me suis levée, enfin j'ai essayé, plus de son plus d'image. Plus de mémoire. j'ai été arrêtée 3 mois, et j'ai pu bénéficier d'un mi-temps thérapeutique pris en charge par la Carpimko. J'ai continué mon master en e-learning. Le confinement et une fibromyalgie en 2020 m'ont conduite à devoir réinventer mon travail, ayant des difficultés à rester assise. Alors pourquoi ce Master en Politique publique de Santé ? Les années passant j'étais très active dans le milieu associatif, mais aussi en politique au niveau local. Je me suis toujours beaucoup interrogée sur les raisons pour lesquelles nous ne parvenons pas à être reconnues hors de nos cabinets tout en constatant que nous avions beaucoup de difficultés à être entendues. Je ne suis pas une féministe dans l'âme, et pourtant, chemin faisant, il m'est apparu comme une évidence que notre singularité féminine nous pousse à nous mettre en retrait, particulièrement dans nos professions de soignantes où règne un certain paternalisme. Je connais peu d'hommes qui souffrent autant que nous du syndrome de l'imposteur ! J'ai alors voulu m'outiller pour pouvoir oeuvrer efficacement et aller "taper plus haut", parce que j'en avais marre d'entendre toujours les mêmes personnes parler de sujets qu'elles ne maîtrisaient pas nécessairement. Allier l'expertise à l'expérience de terrain me paraissait alors indispensable pour avoir de la crédibilité tout en oeuvrant efficacement au service des femmes de la Santé. En effet je crois beaucoup en l'intelligence collective, en la veille citoyenne et je suis persuadée que la Société a besoin de nous, de notre expérience et de notre expertise. Quels sont tes projets ? Suite à ma publication sur l'écologie j'ai été sollicitée par une connaissance qui m'a vue comme une possible recrue pour un parti naissant. Même si j'aime parler avec tout le monde, je me suis méfiée parce que je ne voulais pas être instrumentalisée. Et finalement je me suis lancée et je suis ravie : quand on crée quelque chose on peut insuffler ses couleurs et ses convictions. Initialement recrutée pour ma vision "écolo", j'ai réellement pu défendre mes idées pour les femmes, notamment dans le domaine de la Santé. Moi qui ai toujours voulu servir les Hommes plus que les idées, c'est un véritable moyen pour moi de défendre efficacement leurs intérêts en paratnt de leur réalité. Le bilan de tout cela, pour toi aujourd'hui ? Je crée ma profession au jour le jour, je garde mon activité de consulting tout en souhaitant m'investir de plus en plus en Politique. J'écris des articles pour des quotidiens, j'adore ce florilège dans ma vie. Je sens que j'arrive à un moment de ma vie où tous mes talents trouvent le moyen de s'exprimer au service de ce à quoi j'aspire... Banco ! La pépite de cette rencontre Les femmes de Santé ont de véritables qualités intrinsèques qui leur permettent de fleurir dans leur environnement. Elles sont d'abord à reconnaître pour être mises au service de l'humain dans d'autres domaines... Osons nous faire confiance ! Accéder au site d'Aurélie